Un peu d’histoire
La première utilisation connue des racines de curcuma date de près de 4 000 ans. Le curcuma était alors principalement utilisé comme épice, avant d’être introduit, en médecine ayurvédique, comme alternative aux médicaments ou pour en renforcer les effets. Les études scientifiques ont prouvé les propriétés médicinales de cet aliment, mais d’innombrables vertus santé restent encore méconnues ou sous-exploitées.
Les effets bénéfiques du curcuma sont indéniables, néanmoins, sa consommation peut interagir avec certains médicaments et présenter des risques. Quand vous êtes sous médication, plusieurs processus biophysiologiques fondamentaux peuvent être modifiés, de telle sorte que même des substances naturelles comme le curcuma sont en mesure d’influer considérablement sur leurs effets. D’où l’importance de vous référer impérativement à votre médecin, avant d’entamer toute cure naturelle avec votre thérapie en cours.
Quelques interactions du curcuma avec les médicaments
Le curcuma a des propriétés anticoagulantes.
Ainsi, sa prise avec des médicaments anticoagulants ou antiplaquettaires, souvent prescrits aux personnes souffrant de maladies cardiaques, doit se faire obligatoirement sous supervision médicale. Il aura pour effet de contribuer à prévenir les caillots sanguins. Quelques études estiment que le curcuma peut être aussi efficace que l’atorvastatine, un anticoagulant couramment prescrit pour son effet hypocholestérolémiant.
Il est important de savoir qu’associé à un anticoagulant (fluidifiant sanguin), le curcuma peut en intensifier l’action, vous laissant vulnérable aux effets secondaires tels que des ecchymoses ou des saignements de nez.
Les anticoagulants ou antiplaquettaires les plus connus et utilisés sont l’aspirine (acide acétylsalicylique), le clopidogrel (Plavix), le dipyridamole (Persantine), la ticlopidine (Ticlid), la warfarine (Coumadine), l’énoxaparine (Lovenox).
Les antiacides sont utilisés pour neutraliser l’excès d’acide gastrique. Le curcuma peut inhiber l’efficacité des antiacides, surtout chez les personnes qui souffrent de reflux gastro-œsophagien (RGO), et provoquer des effets secondaires désagréables associés au RGO, notamment des ballonnements, gaz, douleurs thoraciques, nausées et crampes d’estomac. Il peut aussi induire une augmentation de la sécrétion acide, pouvant éventuellement endommager la muqueuse de l’œsophage. Les antiacides les plus courants sont la cimétidine (Tagamet), le famotidine (Pepcid), la ranitidine (Zantac) et l’oméprazole.
Les personnes atteintes de diabète sont souvent soumises à un traitement antidiabétique, pour abaisser leur taux de sucre dans le sang. Celui-ci peut inclure les biguanides, les sulfonylurées, les méglitinides, les thiazolidinediones, les inhibiteurs de la DPP-4, des inhibiteurs de SGLT2, les inhibiteurs de l’alpha-glucosidase et les chélateurs de l’acide biliaire.
La consommation du curcuma en plus des médicaments antidiabétiques peut augmenter les effets de ces derniers et être à l’origine de la transpiration ou de battement de cœur anormal, de tremblements, de troubles de la vision, de vertiges, d’anxiété, etc.
- Avec les anti-inflammatoires
Le curcuma est très prisé pour ses composés antioxydants et anticancéreux, mais aussi pour ses propriétés anti-inflammatoires. Il est préconisé sous forme de phospholipides pour combattre l’arthrose, la colite ulcéreuse, ainsi que diverses inflammations et serait aussi efficace que le paracétamol et les anti-inflammatoires non stéroïdiens.
Une étude menée par une équipe de scientifiques italiens sur 50 patients souffrant d’arthrose a permis de démontrer que la prise du curcuma avec un traitement médical à base d’anti-inflammatoires non stéroïdiens accélérait la guérison.
Les malades recevaient deux gélules de curcuma phospholipidiques matin et soir et prenaient de manière simultanée leurs médicaments. Après trois mois, il a été constaté une nette amélioration de la capacité à marcher et une diminution des douleurs et des marqueurs CRP.Il est cependant primordial d’être sous suivi médical et de respecter les posologies recommandées, car, en cas de surdosage, certains effets indésirables tels que des flatulences, brûlures de la muqueuse buccale et une sécheresse de la bouche peuvent se manifester.