jeudi 24 septembre 2020

Traitement par l’argile

 

 L’argile peut être utilisée pour décontaminer l’eau ou pour prévenir le risque d’infections liés à la consommation d’eau douteuse.

Pour montrer les usage potentiels de l’argile en matière de prévention des risques liés à la consommation d’eau potentiellement vectrice d’infection, nous nous appuyons sur les recherche de Jade Allègre qui a rédigé une thèse de fin d’étude de médecine sur ce sujet : Les silicates d’alumine (argiles) en thérapeutique. Une pratique coutumière ancienne relayée dans la médecine moderne, Thèse de Doctorat en Médecine, 2012.

« Le tourisme de masse se développe à travers le monde : nous voyageons de plus en plus. Qui ne saute sur l’occasion de passer quelques jours au soleil à l’autre bout du monde ? Or ces opportunités nous mettent en contact avec des germes vis-à-vis desquels nous n’avons aucune immunité personnelle, et le voyage sera bien trop souvent gâché, voire interrompu par un rapatriement.

Depuis vingt ans je vis dans les endroits les plus insalubres de la planète : avec les populations locales en contact direct (immersion), je mange le maïs avarié, je bois l’eau polluée. Et pourtant, pas de problème sanitaire… sauf si j’oublie d’ingérer plusieurs fois par jour de la poudre d’argile.

L’argile offre un double bénéfice : d’abord elle rend l’eau locale potable. Puis ses milliards de particules s’incluent dans le mucus intestinal, où elles piègent à mesure les contaminants dangereux présents dans la nourriture que je consomme par ailleurs. Pas moyen de tomber malade. En revanche, lorsque je me déplace avec un groupe de touristes, pourtant suréquipés en antiseptiques et antibiotiques, je suis régulièrement sollicitée par mes compagnons, en proie à la turista ou pire…

Protocole envisageable dans ce cas :

En cas de turista déclarée, 300 milligrammes de poudre d’argile « verte » par kilo de poids du patient (voir mesure anthropométrique), parsemés en pluie à la surface d’un verre d’eau : laisser la poudre tomber au fond, sans remuer, et attendre 10 minutes. Passé ce délai, mélanger avec un instrument en plastique alimentaire ou bois naturel (pas de métal, ni de bois peint, traité, et/ou vernis), et boire le tout. Cette posologie est à renouveler si la diarrhée reprend. A défaut d’instrument de mesure, voir mesure anthropométrique.

Avec les spécialités : Smecta 3 sachets 3 fois par jour. Suspendre dès résolution du symptôme.

4. En situation d’urgence sanitaire avec risque d’épidémie : d’accidents collectifs
En cas de catastrophe, l’approvisionnement en eau potable est un problème urgent et crucial pour les populations, qu’il s’agisse de situations de conflits, d’accidents climatiques, d’épidémies, ou même de contaminations nucléaires.

Les distributions de bouteilles et la mise à disposition de réservoirs et camions citerne peinent souvent à se mettre en place, d’autant que les routes peuvent avoir été endommagées.

Il est essentiel désormais que chaque pays prévoie de pouvoir répondre dans l’urgence aux besoins d’eau salubre de sa population, et les argiles peuvent répondre massivement à ces besoins.

a. Eau

Dans le cas de déplacement de population et de risque d’épidémie : traitement systématique des eaux disponibles, au niveau individuel d’abord (protocole ci-dessous), puis relayé par de petites unités mobiles qui nécessiteraient d’être étudiées : l’ingénierie de tels systèmes devrait faire l’objet de recherches en vue de solutions adaptées pouvant être mises en place en urgence. Des stocks d’argiles « trois couches » devraient être constitués par les autorités gouvernementales.

A titre individuel :

En prévision de situations d’urgence, se procurer une gourde dont l’intérieur est en vitrocéramique (le contact des silicates d’alumine avec le métal est à éviter). Remplir avec l’eau disponible, en filtrant à travers plusieurs épaisseurs de tissus s’il y a des particules en suspension ou si l’on suspecte des parasites (oeufs), puis ajouter un bloc d’argile verte (argile en « cailloux », ou « concassée ») de la taille du goulot. Laisser reposer 10 minutes avant la première ingestion, et par la suite remuer systématiquement avant de boire. Prendre soin d’emmener cette gourde avec soi en cours de journée, afin de pouvoir « ré-ensemencer » régulièrement le tractus digestif avec la préparation. Faire une nouvelle préparation une fois par 24 heures.
A défaut de gourde, prendre une bouteille en plastique, et mettre un caillou d’argile de la taille du goulot pour 1 litre d’eau locale, ou 4 cuillères à soupe d’argile « trois couches ». (smectites, illites).

1. Épidémies

Prévention du choléra, et autres infestations et intoxications intestinales. Pour un adulte, 1 cuillère à café de poudre d’ « argile verte » (ou un sachet de spécialités à base de smectites) quatre fois par jour, mise en suspension 10 minutes, puis ingérée après mélange. Pour un enfant ½ cuillère à café.

Si l’on ne dispose que d’ « argile blanche » ou kaolinite : multiplier les doses par quatre.

A Mopti, au Mali, ce protocole préventif a été diffusé par mes correspondants infirmiers pendant les périodes d’épidémie de choléra, et aucune des personnes traitées ainsi n’a été atteinte par la maladie. [...]

2. Pénurie alimentaire

Comme nous l’avons vu :

- l’ingestion d’argiles ne nourrit pas, mais elle permet une assimilation accrue des nutriments, en particulier de leurs composants lipidiques (voir études vétérinaires) ;
- les silicates d’alumine ingérés en grande quantité ralentissent le transit, ce qui favorise également l’assimilation ;

- si l’on est amené à consommer des aliments auxquels notre flore intestinale n’est pas accoutumée, ou des aliments de mauvaise qualité, contenant des germes, toxines, mycobactéries, ou composés secondaires toxiques, les milliers de particules de silicates d’alumine pourront contribuer à la décontamination de la ration.

3. Décontamination

Dans le cas de risque nucléaire, la décontamination radioactive par chélation des radionucléides - déjà largement pratiquée dans les élevages - doit être mise à disposition des populations civiles. Les argiles captent facilement le césium radioactif, et peuvent aussi aider vis-à-vis du strontium radioactif, l’efficacité vis à vis de l’iode radioactive (électronégative) étant moindre.

Trois expériences notables sur ce dernier sujet :

- des rats à qui l’on a donné du césium134 par injection et par voie orale (10% de la ration) ont pu doubler l’élimination du contaminant par les selles grâce à des argiles [147].

- des vaches, moutons et rennes, bénéficiant de l’ajout de 500 mg de bentonite par kilo de poids de leur ration alimentaire, ont montré une réduction de 50% du césium dans leur lait et viande. L’ajout de 2 grammes par kilo de poids amenait une réduction de 80% [78].

- des brebis, à qui l’on a fait ingérer un sol contaminé artificiellement avec du césium radioactif, pour reproduire les conditions d’un accident nucléaire, ont pu montrer que le césium consommé restait lié aux argiles inclues naturellement dans le sol, puis ressortait sans encombre avec les selles [76].

L’application à l’humain doit faire l’objet d’études en vue de potentielles - et malheureusement de plus en plus probables - situations d’urgence et accidents contaminants (cf. Japon). C’est un domaine qu’il parait impératif et urgent de développer.

Comme nous venons de le voir, les argiles peuvent apporter une réponse efficace et reproductible dans ces domaines, dont l’enjeu est vital. Elles présentent encore, dans ces contextes, un avantage supplémentaire : elles n’ont pas de date de péremption, et restent actives pendant de nombreuses années, à condition d’avoir été stockées sous forme sèche, à l’abri de l’humidité. »

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire