vendredi 27 juillet 2018

Mélisse

(Melissa officinalis)

Noms communs : Mélisse, M. officinale, M. citronnelle, Citronnelle
Nom latin : Melissa officinalis
Famille : Lamiaceae
Constituants : la mélisse contient :
  • Des huiles volatiles (géranial, néral, citronellal, etc). La quantité et le type des huiles sont grandement dépendants du sol, du climat, de la saison et d’autres paramètres ;
  • Des tannins (acide rosmarinique et autres dérivés d’acide caféique) ;
  • Des composants amers (acide ursolique et oléanolique) ;
  • Des flavonoïdes (lutéoline et autres).

Notez que pour une lamiacée, la mélisse contient une toute petite quantité d’huiles essentielles, environ 0,03% de sa masse totale sèche (à comparer avec environ 0,3% pour la menthe). C’est pour cela que la plante supportera très mal le séchage, qui fera évaporer ces huiles fragiles.


Description

La mélisse appartient à la famille des menthes (Lamiaceae), elle présente donc les caractéristiques suivantes :
  • Une tige carrée ;
  • Des feuilles opposées sur la tige. Les feuilles sont bien dentées et relativement poilues lorsqu’on les observe de près. Voir photo ci-dessous ;
  • Des fleurs à deux lèvres.
Mélisse (Melissa officinalis) – tige carrée, feuilles opposées et couvertes de poils

C’est l’une des plus aromatiques des lamiacées. Si vous avez un doute, frottez donc quelques feuilles entre vos mains et humez. L’odeur citronnée mêlée à une odeur riche et huileuse qui me rappelle vaguement le beurre constitue la signature de la mélisse.
Vous la trouverez souvent autour des vieilles habitations car elle a été introduite relativement tôt dans les jardins de médicinales des prieurés, monastères ou abbayes. On la trouve ça et là dans les villages ou les campagnes, souvent le long d’un vieux mur car si elle a le choix, elle s’implantera dans un endroit mi-ombre mi-soleil.
La mélisse est une vivace très résistante au jardin ou en pot, et c’est l’une des plantes médicinales les plus simples et les plus utiles. Parce qu’elle doit être utilisée la plus fraîche possible, avoir accès à une plante vivante pour faire vos tisanes ou teintures est essentiel.
Lorsqu’elle est bien établie, elle vous fournira une grande densité de feuilles. Voir photo ci-dessous de mes plants de mélisse, pendant leur 2èmeprintemps.
Mélisse (Melissa officinalis) bien implantée au jardin
Les fleurs se situent sur un coté de la tige par groupes de 4 ou plus, sont de couleur jaune ou blanches lorsqu’elles sont en bouton ou récemment ouvertes, puis tournent au blanc parfois légèrement rosé lorsqu’elles se fanent et sèchent. Voir photo ci-dessous.


Mélisse (Melissa officinalis) – fleurs en bouton, ouvertes et fanées



Tempérament

  • .Refroidissant
  • Calmant

Goût

  • Acide, citronné
  • Légèrement amer
Cette plante va donc agir sur les tissus, les conditions et les tempéraments chauds et excités.
La plupart des écrits la classifient comme refroidissante. Une seule note de discordance chez Cazin(1), médecin des années 1850, qui la classifie comme chaude. Je cite : « la mélisse est nuisible quand il y a chaleur, douleur, soif, en un mot, irritation ».
Je tenterai de réconcilier les vues de Cazin avec les autres ailleurs dans cet article, car je pense voir pourquoi il y a discorde.

Propriétés Médicinales de la Mélisse

Mélisse et anxiété

Comme toutes les plantes acides et légèrement amères, la mélisse est rafraîchissante pour les conditions nerveuses d’excitation. Toutes les menthes sont légèrement calmantes pour les nerfs. Mais la mélisse rajoute une dimension additionnelle : c’est l’une des seules menthes qui est acide, et cette acidité apporte un coté rafraîchissant additionnel (en termes énergétiques).
Il est compliqué de décrire les conditions psychologiques dans des termes énergétiques. Mais essayons tout de même. L’anxiété peut être considérée comme une condition chaude, car elle est souvent accompagnée d’un coeur qui bat trop vite, d’une décharge d’adrénaline qui accélère le métabolisme et entraîne une relâche et une consommation accrue de glucose sanguin. En d’autres termes, notre usine interne brûle plus vite et plus fort.
La mélisse est indiquée :
  • Pour les états d’anxiété ;
  • Souvent accompagnés de peurs (d’origine connue ou inconnue) ;
  • Parfois accompagnés de palpitations cardiaques ;
  • Souvent accompagnés de sur-activation du système nerveux sympathique (sécrétions élevées d’adrénaline et de cortisol) :
    • Avec mains moites, transpiration sous les aisselles ;
    • Bouche sèche, digestion tournant au ralenti (boule dans l’estomac) ;
    • Un pouls rapide et superficiel.
D’après Matthew Wood(3), la plante est particulièrement indiquée lorsque l’anxiété est accompagnée de symptômes cardiaques (palpitations, hypertension) et/ou digestifs. Ce qui est logique sachant qu’un taux élevé d’hormones de stress ralentit le système digestif et excite le système cardiovasculaire.
Michael Moore(2) l’utilise comme anxiolytique et pas seulement pour la personne délicate et aérienne qui a des envies de senteurs. Les hommes de corpulence et de caractère fort succombent tout aussi bien à ses effets calmants.
Elle convient donc à tout type de personnalité. Moore l’utilise en particulier lorsque la personne est repoussée par les sédatifs médicamenteux ou de type valériane, et à horreur de se sentir groggy et à moitié endormi. Ces personnes réagiront beaucoup mieux à la mélisse ou à la passiflore.


La science confirme ses effets anxiolytiques :
  • Une étude(4) examine ses effets sur des patients souffrant d’anxiété faible à modérée accompagnée de troubles du sommeil. La mélisse réduit les symptômes de l’anxiété d’un pourcentage significatif (entre 15% et 18%). 95% des patients constatent une amélioration de leur situation, avec une rémission totale de l’anxiété chez 70% des patientset une rémission totale de l’insomnie chez 85% des patients.
  • Une étude(5) examine l’impact de la mélisse sur le cycle de l’acide γ-aminobutyrique (GABA). Le GABA est le principal neurotransmetteur qui inhibe notre système nerveux. Les récepteurs GABA sont la cible des anxiolytiques de la famille des benzodiazépines qui augmentent l’effet inhibiteur du GABA. L’étude montre que la mélisse inhibe l’enzyme GABA transaminase (in vitro dans les cellules cérébrales du rat). Cette enzyme détruit le GABA. La mélisse permet donc de garder plus de GABA dans l’environnement cérébral, et donc de créer un effet anxiolytique. L’acide rosmarinique, l’acide ursolique et l’acide oléanolique sont responsables de cet effet.


  • Une étude(6) confirme ceci, en démontrant que la mélisse diminue le niveau de corticostérone sanguin (générée par les glandes surrénales pendant les périodes de stress) et augmente les niveaux de GABAdans le cerveau de la souris.
Certaines études ont reporté une potentialisation (augmentation) des effets hypnotiques des médicaments anxiolytiques de la classe des barbituriques. Il faudra donc faire attention de ne pas créer involontairement un état sédatif trop marqué lorsqu’il y a prise de barbituriques.
Revenons maintenant à Cazin qui la voit comme excitante pour la sphère nerveuse. Je cite : « L’excitation qu’elle exerce sur le système nerveux […] lui a valu les qualifications […] de céphalique ».
Alors, excitante ou calmante pour la sphère nerveuse ? Tout dépend comment on voit les choses. La vue énergétique nous dit que la plante calme une suractivité, une “chaleur” de la sphère cérébrale à la base de l’anxiété. La vue physiologique nous dit (et j’offre ici mon interprétation) qu’en ramenant la circulation et la fonction à la sphère cérébrale, on rééquilibre les choses, peut être en régulant mieux, par exemple, la création et la dégradation des neurotransmetteurs. Disons que j’utiliserais le terme “tonique” plutôt qu’excitant comme le fait Cazin.
Culpeper dans les années 1650 nous dit ceci à propos de la mélisse (ma propre traduction) : “elle rend le cœur et l’esprit joyeux, combat les évanouissements et syncopes, et chasse toutes les pensées négatives hors de l’esprit, celles qui naissent de la mélancolie ou de la bile noire, ce qui est confirmé par Avicenne“. On trouve donc ici une combinaison d’anxiété mêlée de, ou causée par, les idées noires.


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Profil psychologique

Continuons notre réflexion sur le profil psychologique de la mélisse. Je m’inspire ici du travail effectué par les aromathérapeutes Américains, en particulier les écrits de Valerie Ann Wormwood(18).
Dans une vue holistique des choses, aromathérapie et phytothérapie ne font qu’un. En d’autres termes, les effets créés par une huile essentielle de mélisse vont être aussi créés par une infusion de plante fraiche. La mélisse va amener les caractéristiques suivantes chez la personne :
  • La personnalité Mélisse est pleine d’énergie, d’enthousiasme, pétillante et pleine d’entrain, et entreprend une multitude d’activités ;
  • Elle aime tellement la vie qu’elle n’a pas une seconde à perdre ;
  • Elle est ouverte sur le monde et sur les gens ;
  • Elle vit dans le présent et ne tolère guère les personnes qui s’accrochent trop au passé ;
  • Elle essaye de toujours tirer l’aspect positif des choses et des personnes qu’elle rencontre ;
  • La personnalité mélisse est très organisée ;
  • Elle est très en demande, elle inspire, elle rend joyeux de par sa bonne humeur contagieuse.

Hyperthyroïdie

Certains symptômes décrits dans le chapitre précédent font évidemment penser à l’hyperthyroïdie : palpitations cardiaques, peurs, sueurs, hypertension (existent dans à peu près 1/3 des cas d’hyperthyroïdie), etc. La cause de l’anxiété chronique peut être en effet due à une hyperthyroïdie sous-jacente.
Certaines études in-vitro(13) ont démontré que la mélisse interfère avec le verrouillage de la TSH sur ses récepteurs, et inhibe l’enzyme iodothyronine deionidase (catalyse la conversion de T4 en T3 – la forme active). Elle pourrait donc baisser l’activité de la thyroïde de cette manière. Elle peut donc aussi, en théorie, perturber certaines thérapies de remplacement d’hormones thyroïdiennes.
La mélisse fait partie des plantes “refroidissantes” pour une thyroïde hyperactive. La mélisse peut être associée à d’autres lamiacées calmantes pour la thyroïde : lycope (Leonurus cardiaca) ou agripaume (Leonurus cardiaca). La plus efficace des 3 étant le lycope.
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Propriétés antivirales

Une indication récente, validée par les études scientifiques, concerne les propriétés antivirales de la mélisse. La plante peut être utilisée pour soulager l’herpès labial(8)(9)(10)(11), aussi appelé bouton de fièvre, et inhiber l’activité du virus qui est la cause de ce problème, l’herpes simplex.
Un traitement efficace inclura aussi une prise de lysine, soit sous la forme de complément alimentaire, soit sous la forme de plantes médicinales (la guimauve est riche en lysine) ou de nutrition (en général sous la forme de protéines animales). Les aliments riches en arginine devront être évités (chocolat, cacahuètes, etc).
La mélisse est également efficace pour inhiber l’herpès zoster responsable du zona.
Pour l’herpès labial ou le zona, la clé est d’agir dès les premiers symptômes de la crise :
  • Prendre la mélisse en interne – une teinture de plante fraîche ou une infusion de feuilles fraîches ;
  • Appliquer la mélisse en externe – le plus efficace (mais le plus coûteux aussi) étant d’utiliser une huile essentielle de mélisse diluée dans une huile végétale – 1 volume d’huile essentielle pour 5 volumes d’huile végétale. L’huile essentielle de mélisse est l’une des plus chères.
On peut espérer que la mélisse exerce une activité antivirale pour les autres types de virus, et pas seulement pour le virus de l’herpès. Les études scientifiques se sont hélas seulement concentrées sur l’herpès. A nous de la tester en accompagnement de traitement pour les autres types de virus, et de porter nos propres conclusions.
Elle pourrait en particulier remplacer le millepertuis (Hypericum perforatum) dans certains cas ou le millepertuis est contrindiqué. Le millepertuis est connu pour ses propriétés antivirales, mais la plante peut présenter des interactions médicamenteuses, d’où l’intérêt d’avoir la mélisse dans notre trousse à outils.

Propriétés digestives

Les indications digestives de la mélisse sont les plus populaires historiquement. Sa légère amertume tonifie la relâche des sucs gastriques. Ses huiles essentielles antibactériennes éliminent les bactéries qui sont la cause de la fermentation et de la création de gaz. Ses propriétés antispasmodiques la rendent calmante pour les crampes d’estomac en particulier lorsqu’elles sont accompagnées de flatulence. La personne bénéficiant de mélisse a souvent une langue pointée avec un bout rouge, signe d’inflammation digestive.
Weiss recommande de l’associer à la menthe poivrée (Mentha piperita) à parts égales pour les problèmes digestifs(12).
Bref, une bonne plante, simple et efficace, pour les problèmes intestinaux. Prendre une tisane après un repas difficile, en préférant une petite tisane concentrée plutôt qu’une grande tasse afin de ne pas trop diluer les sucs gastriques. Une teinture mère de plante fraîche dans un peu d’eau fera aussi l’affaire.

Je voudrais mentionner au passage l’importance du système nerveux entérique, centre qui régit la digestion mais qui travaille aussi étroitement avec le système nerveux central. On l’appelle d’ailleurs le 2ème cerveau. Lorsque le système nerveux entérique est perturbé, le système nerveux central sera lui aussi affecté, et vice-versa.
On voit donc ici la relation imbriquée entre les deux systèmes nerveux, et le fait que la mélisse, en agissant sur les deux systèmes, peut vraiment se démarquer des autres plantes lorsque les deux indications stress/anxiété et mauvaise digestion son présentes.
Son goût agréable et citronné en fait le remède idéal pour les états nauséeux et les vomissements, chez la femme enceinte par exemple, ou chez l’enfant traversant une gastroentérite. Bien que moins efficace que le gingembre, la mélisse peut parfois être mieux tolérée car elle a un goût moins typé.
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Un antioxydant puissant

La mélisse exerce un effet protecteur marqué contre le stress oxydatif. Elle protège nos cellules contre le vieillissement prématuré dû aux radicaux libres. Si vous traversez une période de votre vie où vous suspectez un stress oxydatif élevé (stress, alimentation glycémique, toxines et pollution, exposition aux métaux lourds, maladies dégénératives et autoimmunes), la mélisse, en simple infusion de feuilles fraîches, vous fournira une protection journalière.
  • Une étude(15) démontre qu’elle protège le cerveau des souris contre le stress oxydatif déclenché par les métaux lourds ;
  • Une étude(16) démontre qu’elle protège le personnel médical contre le stress oxydatif des radiations dégagées par les appareils de radiographie, avec amélioration de nombreux paramètres : oxydation des lipides, dommages infligés à l’ADN, taux de superoxyde dismutase et de glutathion peroxydase, etc.

Fièvres

Comme toutes les menthes, la mélisse est diaphorétique. Elle ouvre les pores de la peau pour favoriser l’échange de chaleur à la surface et donc contribuer à l’abaissement de la fièvre. Elle favorise la transpiration, un de nos mécanismes principaux pour réguler la chaleur interne.
Elle peut donc être utilisée avec succès dans les phases de fièvre descendante, lorsque la personne a atteint le pic de température et commence à avoir envie de se découvrir.

Indications diverses


La mélisse peut être utilisée pour les indications suivantes :
  • Migraines et maux de tête d’origine nerveuse, en particulier lorsque accompagnés de problèmes digestifs ;
  • Une étude(14) démontre un effet positif sur les performance cognitivesde la personne (in vivo), suggérant une utilisation possible pour les problèmes cognitifs dus à la vieillesse ou pour la maladie d’Alzheimer ;
  • Une étude(17) démontre que la mélisse peut réduire la taille d’une tumeur cancéreuse du sein chez la souris (40% de réduction du volume de la tumeur in-vivo, cytotoxicité in-vitro contre les 3 souches de cellules cancéreuses testées) ;
  • Hypertension provoquée par le stress chronique (en plus de ses propriétés calmantes, la plante crée une légère vasodilatation parfois suffisante pour faire baisser légèrement la tension) ;
  • Fatigue, épuisement provoqué par le stress chronique ;
  • Certains états dépressifs lorsque la constitution de la personne correspond au profil de la mélisse ;
  • Règles douloureuses accompagnées de crampes ;
  • La douceur de la plante la rend très utile pour les petits problèmes de l’enfance : surexcitation, problèmes de sommeil, mal du transport, problèmes digestifs, etc.
  • Précautions

    • A éviter si vous souffrez d’hypothyroïdie ;
    • A éviter si vous souffrez de glaucome (spéculatif) ;
    • Peut interagir avec les barbituriques.

Utilisation

Les meilleurs résultats sont obtenus en employant l’infusion de feuilles fraîches, ou la teinture mère de feuilles fraîches. Ceci est en particulier vrai pour les propriétés anxiolytiques de la plante.
Lorsque mes clients n’ont pas de mélisse au jardin, je leur conseille d’acheter un plant en jardinerie et de le garder en pot sur le balcon ou dans le jardin, afin de pouvoir le rentrer en hiver, le garder devant une fenêtre ensoleillée, et continuer d’en consommer s’ils en ont besoin.
  • Teinture des feuilles ou sommités fleuries fraîches : au taux de 1:2 (100 g de plante pour 200 ml d’alcool) dans de l’alcool à 95°. Prendre 30 à 60 gouttes une à plusieurs fois par jour selon la personne et la condition ;
  • Infusion des feuilles ou sommités fleuries fraîches ou récemment séchées : infusion au besoin. Toujours bien couvrir le récipient pour ne pas perdre les huiles essentielles.

Cueillette et séchage

Comme je l’ai dit précédemment, pour moi, une mélisse sèche est une mélisse morte. Je parle principalement des produits commerciaux. Les composants actifs de la mélisse se trouvent essentiellement dans ses huiles, qui existent en faible quantité dans la feuille, et qui sont très sensibles à l’oxydation du séchage.
Si vous avez vous-même cueilli votre mélisse, je vais modérer une peu cette affirmation tranchante. Elle peut être toujours relativement efficace si :
  1. Elle a été cueillie dans les 4 à 6 mois précédents ;
  2. Elle a été séchée entière – branches, feuilles, etc. Ne l’effritez pas.
J’aime la cueillir à deux périodes différentes de l’année. La première période est juste avant la première floraison du printemps, lorsque les fleurs commencent juste à apparaître. Comme pour toutes les aromatiques, cueillez le matin lorsque la rosée s’est dissipée. N’attendez pas les chaleurs de l’après midi car une partie des huiles se sera dissipée.
La deuxième période est pendant l’automne. Vers la fin de l’été, la mélisse semble s’être épuisée, et ses tiges sèches doivent être rabattues. Par contre, vous devriez voir une nouvelle série de feuilles apparaître à la base de la touffe à l’automne. Ce sont ces nouvelles pousses que je trouve particulièrement aromatiques.
Séchée entière, elle aura l’apparence suivante :
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Notez la belle couleur verte des feuilles. Elles ne sont pas marron ni grises. Lorsqu’on les écrase, elles dégagent toujours cette odeur caractéristique de citronnelle. On peut voir quelques petites fleurs sèches, qui elles aussi ont gardé leur belle couleur jaune ou blanche.
Pour faire sécher les branches entières, coupez les branches et disposez-les délicatement sur des clayettes de séchage. Ne les bougez plus, ne les tournez pas. Vérifiez l’état de séchage tous les jours. Retirez-les des clayettes lorsqu’elles commencent à être croustillantes au toucher.
Gardez-les ensuite dans endroit sec. Attention, la feuille se gorgera facilement d’eau, et deviendra vite marron, signe qu’elle a perdu sa vitalité. Bien la garder au sec est compliqué, car garder la branche entière implique un volume important de plante, sans la possibilité d’utiliser des bocaux hermétiques qui seraient trop petits. Les sacs en papiers ne bloquent pas assez l’humidité. Il faut donc une pièce bien sèche.
Si vous désirez faire une teinture de feuilles récemment séchées, suivez la recette suivante :
  • Pesez la quantité de mélisse sèche. Ne l’effritez pas, gardez la entière.
  • Versez la bonne quantité d’alcool à 40°-50° dans un bocal (5 fois le poids de plante en volume d’alcool – si 100g de plante, versez 500ml d’alcool)
  • Commencez à insérer les branches entières dans l’alcool. Une fois que la plante a pénétré l’alcool, elle peut se briser dans l’alcool, qui capturera les huiles. Toute l’astuce est là.
  • Continuez à insérer la mélisse branche par branche. Vous arriverez à un moment ou il faudra tasser car le bocal semble plein. Ne vous préoccupez pas de cela, continuez de tasser.
  • Une fois la mélisse toute insérée, consultez l’article sur les teintures mères pour la suite des évènements.
Mais je me répète encore et encore, car ceci est un point très important – si vous pouvez acheter un plan de mélisse, utilisez-la fraîche.

Références

(1) Cazin, F.J., « Traité Pratique et Raisonné des Plantes Médicinales Indigènes », 1850
(2) Moore, Michael, « Specific Indications for Herbs in General Use », 3ème édition
(4) Cases J, Ibarra A, Feuillère N, Roller M, Sukkar SG. “Pilot trial of Melissa officinalis L. leaf extract in the treatment of volunteers suffering from mild-to-moderate anxiety disorders and sleep disturbances.” Med J Nutrition Metab. 2011 Dec;4(3):211-218.

(5) Awad R, Muhammad A, Durst T, Trudeau VL, Arnason JT. “Bioassay-guided fractionation of lemon balm (Melissa officinalis L.) using an in vitro measure of GABA transaminase activity.” Phytother Res. 2009 Aug;23(8):1075-81.
(6) Yoo DY, Choi JH, Kim W, Yoo KY, Lee CH, Yoon YS, Won MH, Hwang IK. “Effects of  Melissa officinalis L. (lemon balm) extract on neurogenesis associated with serum corticosterone and GABA in the mouse dentate gyrus.” Neurochem Res. 2011 Feb;36(2):250-7.
(7) Culpeper, “Complete Herbal, a book of natural remedies for ancient ills”, 17ème siècle.
(8) Wolbling RH, Leonhardt K. “Local therapy of Herpes simplex with dried extract from Melissa officinalis.” Phytomedicine 1994;1:25-31
(9) Schnitzler P, Schuhmacher A, Astani A, Reichling J. “Melissa officinalis oil affects infectivity of enveloped herpes viruses. Phytomedicine.” 2008 Sep;15(9):734-40.
(10) Mazzanti G, Battinelli L, Pompeo C, Serrilli AM, Rossi R, Sauzullo I, Mengoni F, Vullo V. “Inhibitory activity of Melissa officinalis L. extract on Herpes simplex virus type 2 replication.” Nat Prod Res. 2008;22(16):1433-40.
(11) Astani A, Reichling J, Schnitzler P. “Melissa officinalis extract inhibits attachment of herpes simplex virus in vitro.” Chemotherapy. 2012;58(1):70-7. Epub 2012 Feb 23.
(12) Weiss, Fintelmann, “Herbal Medicine”, second edition revised and expanded, 2000
(13) Santini F, Vitti P, Ceccarini G, Mammoli C, Rosellini V, Pelosini C, Marsili A, Tonacchera M, Agretti P, Santoni T, Chiovato L, Pinchera A. “In vitro assay of thyroid disruptors affecting TSH-stimulated adenylate cyclase activity. J Endocrinol Invest.” 2003 Oct;26(10):950-5.
(14) Kennedy DO, Wake G, Savelev S, Tildesley NT, Perry EK, Wesnes KA, Scholey AB. “Modulation of mood and cognitive performance following acute administration of single doses of Melissa officinalis (Lemon balm) with human CNS nicotinic and muscarinic receptor-binding properties.” Neuropsychopharmacology. 2003 Oct;28(10):1871-81.
(15) Martins EN, Pessano NT, Leal L, Roos DH, Folmer V, Puntel GO, Rocha JB, Aschner M, Ávila DS, Puntel RL. “Protective effect of Melissa officinalis aqueous extract against Mn-induced oxidative stress in chronically exposed mice.” Brain Res Bull. 2012 Jan 4;87(1):74-9
(16) Zeraatpishe A, Oryan S, Bagheri MH, Pilevarian AA, Malekirad AA, Baeeri M, Abdollahi M. “Effects of Melissa officinalis L. on oxidative status and DNA damage in subjects exposed to long-term low-dose ionizing radiation.” Toxicol Ind Health. 2011 Apr;27(3):205-12.
(17) Saraydin SU, Tuncer E, Tepe B, Karadayi S, Özer H, Şen M, Karadayi K, Inan D, Elagöz Ş, Polat Z, Duman M, Turan M. “Antitumoral effects of Melissa officinalis on breast cancer in vitro and in vivo.” Asian Pac J Cancer Prev. 2012;13(6):2765-70.




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